RESISTANCE (s) : lieux de mémoire et récits d’immigrations. Cahors 2017 -
En 2017 et en 2018, Mariette Bouillet a conçu et orchestré pour OCTopus RITMO, les arts croisés... un projet interdisciplinaire et participatif intitulé « Résistance(s). Lieux de mémoire et Récits d’immigration » .
Porté par une quinzaine d’adolescentes inscrites à nos ateliers théâtre, dont l’atelier mis en place au sein de l’Espace social et citoyen de Terre-Rouge à Cahors, ce projet a été conçu dans le cadre d’un appel à projets de la DILCRAH (Délégation interministérielle de lutte contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Haine LGBT+).
Dans notre volonté de nous situer « à la croisée » des arts et des sciences humaines, le projet RESISTANCE(s), tout s’appuyant sur l’expérience théâtrale comme expérience fondamentale de l’altérité, proposait autre chose que la création d’une spectacle traversé par les problématiques du racisme ou de l’antisémitisme, bien que des auteurs remarquables tels que Gustave Akakpo ou Jean-Claude Grümberg, explorés au sein de nos ateliers théâtre, aient pu les traiter dans des œuvres dramatiques destinées à un public jeunesse.
Pour ce projet, Mariette Bouillet fait davantage référence aux notions de "Hors texte", de "Hors les murs" en développant le concept « d’anti-spectacle » qui caractérise mieux sa nature processuelle, contextuelle et participative. Son processus d’élaboration, dans sa complexité même, a cherché à activer des questionnements autour du racisme et de l’antisémitisme par la mise en forme (la mise en jeu) de récits collectifs, d’écritures plurielles, de mémoires oubliées et de regards croisés sur notre actualité et notre passé, et cela dans une expérience de l’altérité que seul le théâtre sait, au plus haut point, engager.
Ce processus de création a abordé les zones obscures d’une mémoire oubliée, celle de La Résistance et de La Collaboration lotoises lors de La Seconde Guerre Mondiale ainsi que les témoignages croisés d’anciens résistants et de jeunes migrants autour de cette notion complexe de « résistance ».
Aussi le projet RESISTANCE(S) s’est-il appuyé sur un long processus de rencontres, d’échanges, d’expériences et de savoirs partagés. En amenant les adolescents à devenir les ACTEURS d’une création artistique complexe capable de confronter et de questionner le racisme et l’antisémitisme dans l’histoire et dans le temps présent, dans la permanence de ses mécanismes et la mutation de ses manifestations, il s’agissait, dans cette concordance des temps, à la fois de rendre visible, dans l’espace public, une mémoire oubliée, celle des résistants cadurciens de La Seconde Guerre Mondiale et une parole inaudible, celle de jeunes migrants, aux parcours peu écoutés.
En juin 2017 et juin 2018, le projet aboutit à deux restitutions performatives et participatives dans le centre ville de Cahors qui mobilisèrent plus de deux cent citoyens.
La première performance prit la forme d’un chantier collectif urbain sur une des façades de la Préfecture Place des Républicains espagnol autour de la peinture Guernica de Picasso et la seconde performance se déploya dans un parcours toponymique sur les traces des rues et des places portant le nom de résistants de La seconde guerre mondiale. Ce dernier parcours se clôtura au sein de l’Hôtel de Ville sous la devise républicaine : « Liberté Egalité Fraternité » autour de l’exposition d’objets choisis dans le Musée de la Résistance, de la Déportation et de la Libération du Lot.
Comment faire vivre des mémoires collectives pour partager des récits et créer des espaces symboliques de rencontres autour de la question de « la résistance », appréhendée de façon ouverte dans son acception historique « La Résistance » et dans ses manifestations contemporaines, c’est-à-dire dans la trame d’histoires vécues au présent ?
Comment confronter et questionner le racisme et l’antisémitisme dans l’histoire et dans le temps présent, dans la permanence de leurs mécanismes et la mutation de leurs manifestations.
Comment, dans ce va-et-vient temporel, rendre aussi visible une parole inaudible, celle de jeunes migrants et d’adolescentes issues de l’immigration ?
Comment activer ces questions dans l’espace public ?
Comment l’espace public et les lieux institutionnels peuvent-ils être de vrais espaces de citoyenneté ?
Comment la création artistique peut elle dialoguer avec d’autres champs disciplinaires, ici l’histoire et l’anthropologie, pour s’ouvrir à ces questions et inscrire l’expérience esthétique au cœur de problématiques contemporaines ?
Comment la jeunesse peut-elle activement se questionner sur ces sujets, s’emparer de ces problématiques et transmettre, artistiquement, son regard, ses interrogations, ses appréhensions ?
Autant de questions qui traversèrent en profondeur le projet RESISTANCE(S) dans sa nature hybride.
ARTISTES ET COLLABORATEURS ASSOCIES
Mariette Bouillet : concept, recherche et écriture, entretiens, mise en scène, scénographie.
Stéphane Chabrier : Caméra, prises de son, photographies et créations sonores.
Julien Boitias, Benoît Leturq et Jean- Michel Valla : Graphisme
Emmanuel Carrère : Animateur de l’architecture et du patrimoine Direction du Patrimoine Ville de Cahors
William Roig : Animateur Radio Antenne d’Oc et création sonore.
Lynda Stringer : Traductrice.
Audrey Varlan : Violoniste.
Thomas Fiancette : Multi-instrumentiste.
Laurence Lafittau : Professeur de français langue étrangère. Classe UPE2A Lycée Monnerville Cahors.
Delphine Legay et Béatrice Delfour : Accessoiristes.
ONT PARTICIPE AU PROJET :
Les adolescentes : Amany, Hajar, Assya, Gloria, Clarisse, Aya, Wissem, Yaëlle, Fatima, Rosa, Diana, Neireen, Antonia, Sherazade, Amany, Margot.
Les anciens résistants : Jean Bach, Jean Bascle, Marcel et Marguerite Michot, Daniel Schleiffer
Réné Vieillescazes (petit-fils de résistants)
Les élèves de la classe de Français langue seconde du Lycée Monnerville de Cahors :
Ahmed, Seny, Hamady, Haroon, Leardi, Mayuran, Abdoul, Mahmoud.
D’autres citoyens :
Les habitants de la rue Lastié
La famille Parriel de La Place Hélène Metges
Mimi, la brocanteuse de La Place Rousseau
LES PARTENAIRES
Les espaces sociaux et citoyens du Vieux Cahors et de Terre Rouge
Le Musée de la Résistance, de la Déportation et de la Libération du Département du Lot
La Maison du Patrimoine de la Ville de Cahors
Le collectif A6 composé d’architectes et de graphistes
La Radio Antenne d’Oc.
L’association Pierres d’Espoir
LES FINANCEURS
La DILCRAH
VILLE DE CAHORS
DEPARTEMENT DU LOT
Durant l’été 2024, en plus de ses habituels séjours "théâtre" pour enfants et adolescents, OCTopus RITMO propose d’autres camps artistiques. Pour les ados, 2 camps où la pratique linguistique se conjuguera à la pratique théâtrale : un séjour "Théâtre et Anglais" (4ème édition) et un séjour "Théâtre et Espagnol" (nouveauté). OCTopus RITMO inaugure une collaboration avec la Compagnie musicale BATOUK46 pour un séjour où l’écriture de textes par des adolescents sera mise en musique, en chansons pour aboutir à un concert théâtralisé. Enfin, nous poursuivons notre collaboration avec la Compagnie Piste au nez de la balle pour un stage Théâtre-cirque pour enfants.